mardi 21 octobre 2025

Le Vert Galant et la Belle Gabrielle

 

Carte postale du restaurant de la Belle Gabrielle


(Ballade à Suresnes, 1593) 


Couplet 1
Au vieux moulin de Suresnes, un soir,
Sous le ciel d’avril aux reflets d’espoir,
Le Vert Galant, le panache au vent,
Vint pour le vin… mais bien plus souvent
Pour Gabrielle aux yeux clairs de rivière,
La rose blonde aux promesses légères.

Refrain
Ô douce Gabrielle, reine sans couronne,
Dans tes bras, le roi s’abandonne.
Ni trône, ni guerre, ni palais doré,
Ne sauraient jamais le détourner
Du vin de Suresnes et de tes baisers,
Ô Belle Gabrielle, à jamais aimée.

Couplet 2

Sous la treille, ils burent à leur amour,
Le vin doré scella ce doux séjour.
« Ma mie, ma reine, oublions Paris,
La cour est froide, ici je vis. »
Dans le vent tiède montait la promesse,
D’un cœur à jamais lié par tendresse.

Refrain
Ô douce Gabrielle, reine sans couronne,
Dans tes bras, le roi s’abandonne.
Ni trône, ni guerre, ni palais doré,
Ne sauraient jamais le détourner
Du vin de Suresnes et de tes baisers,
Ô Belle Gabrielle, à jamais aimée.

Final
On dit qu’encore au vieux moulin,
Quand le vent danse au matin,
L’ombre du roi, d’un pas galant,
Cherche sa belle éperdument…

  

© dboissy (2025)

 


 

dimanche 19 octobre 2025

Fin d'Office - Alexthi


 

FIN D'OFFICE 

De l’imposante église, où vibrent les accents 
De l’orgue harmonieux modulant les prières, 
Où floconnent légers, les nuages d’encens 
Atténuant l’éclat des ors et des lumières, 
Les fidèles s’en vont. — L'office est terminé, 
Et seul un miséreux, lamentable, débile, 
L’œil fixé sur l’autel encor illuminé, 
Ne semble pas vouloir quitter le Saint Asile. 
Un invincible attrait le retient là, songeur !... 
La suave harmonie en berçant sa douleur 
Lui fait-elle revivre un souvenir d’enfance ? 
Peut-être espère-t-il la fin de sa souffrance? 
Se voit-il tout puissant pour une éternité ?... 

L’ombre envahit le temple et dans l’obscurité 
L’orgue finit son chant ainsi qu’un doux murmure, 
La voix du sacristain annonce la clôture... 
Le miséreux tressaille et le charme est détruit !... 

Transi sous ses haillons, ombre vague, il s’enfuit, 
Sans logis et sans pain dans le soir qui s’achève, 
Navré de voir si tôt s’envoler un beau rêve !... 

ALEXTHI (1912) 

Source BnF - Gallica : l'Émulation française 1er novembre 1912

 


 

vendredi 17 octobre 2025

Quand nous serons très vieux - Pierre Davril


 

QUAND NOUS SERONS TRÈS VIEUX

Quand nous serons très vieux, et que nos destinées 
Auront doublé l’écueil des rêves dangereux, 
Nous ouvrirons sans peur les portes condamnées 
Sur la chère prison des souvenirs heureux. 

Aux doux sons des hautbois, en effeuillant des roses. 
Tels des enfants divins venus pour nous charmer, 
Joyeux, ils chanteront en des apothéoses, 
Le vieux thème ayant pour refrain le verbe aimer. 

Alors nous reverrons nos douleurs, nos détresses. 
Au rythme des sanglots de nos cœurs déchirés. 
L’appel délicieux d’indicibles tendresses, 
Les silences troublants, les aveux ignorés. 

Nous sentirons vibrer, comme jadis, les ailes 
Du songe audacieux qui nous donna l'essor. 
Tandis que nos regards et nos lèvres fidèles 
Garderont leur secret dans le passé qui dort. 

Et nous tressaillirons aux strophes toujours neuves 
De l'amour, enchanteur merveilleux et cruel ; 
Un clair réveil viendra rire en nos âmes, veuves 
D’un bonheur évadé du seuil de l’irréel. 

Puis, unissant nos mains tremblantes, sans blasphème. 
Comme pour un serment grave et mystérieux. 
Nous saurons mieux porter la blessure suprême 
Quand sonnera le glas de nos derniers adieux.  

Pierre DAVRIL

Source BnF Gallica : l'Émulation française 1er mai 1929

 


 

lundi 13 octobre 2025

Le Sonnet à Euterpe - Marie-Louise Dromart


LE SONNET A EUTERPE

Non contente d'avoir cueilli comme des fruits 
Les douze sons du vers que pour toi j’enguirlande. 
Je me rêve la voix du rossignol des nuits,
Euterpe ! pour te faire à genoux mon offrande. 

Car, je voudrais pour toi ce qu’en vain je poursuis : 
Un chant qui n’eût point l’air d’être un chant de commande...
Ah ! que je ne puis-je hélas ! me tailler dans le buis, 
Une flûte aux échos d’avril et de légende !... 

Je te consacrerais cette flûte où mes doigts. 
Agiles messagers de mes fiévreux émois, 
Voltigeraient ainsi que des oiseaux d’aurore, 

Cette flûte où tiendrait le regret qui m’est cher, 
Où mon refrain fini, s’exhalerait encore 
Le parfum de mon cœur si fervemment amer !... 

Marie-Louise DROMART  

Source BnF Gallica: l’Émulation française 1er octobre 1912

 


 

samedi 11 octobre 2025

Est-il vrai que l'harmonium tue les microbes ?

 


Curieuse découverte d'un professeur norvégien EST-IL VRAI QUE L'HARMONIUM TUE LES MICROBES ?

Berlin, 22 mars (de notre correspondant particulier). Les magistrats d'Oslo viennent de s'occuper d'une affaire peu ordinaire.

Voici, en deux mots : un savant norvégien, le professeur Minsaas, a découvert des sons d'une qualité particulière ; ils sont capables de tuer des microbes et des bactéries.

L'inventeur a demandé au Tribunal de désigner un expert pour constater la vérité de ses affirmations et l'expert a remis au Tribunal un rapport dont voici la substance :

«  D'accord avec M. Minsaas. J'ai divisé un morceau de viande de veau en six parties égales : J'ai pris, en outre, six petites boites en fer-blanc trois boites sont restées dans mon laboratoire : j'y ai introduit trois morceaux de viande. Les trois autres boites, avec les autres fractions de viande, ont été plongées dans un seau d'eau placé à la distance de deux mètres d'un harmonium. L'eau du seau avait la température de 34 degrés.

M. Minsaas, étant assis a 1'harmonium, a fait retentir une série de sons pendant une demi-heure. Après cela, j'ai recueilli toutes les boites dans mon laboratoire. Au bout d'une semaine, j'ai constaté que les morceaux de viande contenus dans les premières trois boites étaient complètement pourris, par contre, la viande enfermée dans les autres récipients soumis au traitement de l'harmonium était toute fraîche. D'autres essais faits a l'Institut National de Médecine vétérinaire d'Oslo ont confirmé le fait. Il semble donc prouvé que les bactéries qui corrompent la viande de boucherie ne survivent pas aux vibrations des sons dont le professeur Minsaas garde encore le secret ».


L'Ouest-Éclair 23 mars 1933

Source BnF - Gallica 


 

 

L'HARMONIUM MAGIQUE 

Couplet 1
Dans la belle ville d’Oslo,
Un savant fait des échos,
Un professeur, très chic,
Combat les microbes en musique !
Un p’tit accord en la majeur,
Et plus de germes, plus de peur !
Pendant qu’il joue sur son clavier,
Les bactéries disent « au revoir, à jamais ! »

Refrain
Harmonium magique, harmonium fantastique,
Un petit do, un petit fa… et plus de tracas !
Les microbes s’enfuient, en criant « aïe, ouille ! »
Quand le professeur joue sa tambouille. 

Couplet 2
Dans un seau bien tempéré,
De la viande a été plongée.
Les boîtes dansaient à deux mètres,
Sous les accords du maître.
Et pendant qu’il faisait poum-poum
Les microbes ont fait boum-boum !
La viande resta toute fraîche,
Et les juges disaient : « Ça, c’est pas bête ! »

Refrain
Harmonium magique, harmonium fantastique,
Un petit do, un petit fa… et plus de tracas !
Les microbes s’enfuient, en criant « aïe, ouille ! »
Quand le professeur joue sa tambouille. 

Pont parlé

« Ah ! Si j’avais su plus tôt… j’aurais mis un harmonium dans mon frigo ! »

Couplet 3
Depuis ce jour, c’est merveilleux,
On chante à table, on rit, on est heureux.
Un petit air pour l’entrecôte,
Et même le rosbif garde la côte.
La médecine applaudit,
Et la musique… aussi !
À bas les microbes malicieux,
Vive les accords délicieux !

Refrain final
Harmonium magique, harmonium fantastique,
Un petit do, un petit fa… et plus de tracas !
Les microbes s’enfuient, en criant « aïe, ouille ! »
Quand le professeur joue sa tambouille. 
Harmonium magique, harmonium merveilleux,
Un p’tit refrain… et c’est contagieux ! 

 © dboissy (2025)

 


 

vendredi 10 octobre 2025

Chant de cor en automne - Jacques Bouchonnet

 


CHANT DE COR EN AUTOMNE

Comme un sanglot montant de la forêt lointaine, 
On entend dans le soir, le son morne d’un cor, 
L’écho s’est répété sous un sombre décor 
A l'appel douloureux de cette voix hautaine. 

Que j’aime entendre seul cette plainte incertaine 
Et s’éteindre, et renaître, après un triste accord, 
Où le vallon désert semble redire encor 
Dans l’ombre où tout s’endort ce doux chant de fontaine. 

Quand s’étant révélé de rameaux en rameaux, 
Ce murmure d’airain a bercé les hameaux, 
L’horizon vaporeux possède d’autres charmes. 

L’oiseau ne chantait plus près de l’arbre béni... 
Mais le sol garde encor cette source d’alarmes, 
Et le cor en automne est un râle infini ! 

Jacques BOUCHONNET

Source BnF Gallica - l'Émulation française 1er mars 1929 

 


 

lundi 6 octobre 2025

La Chanson de la Pianiste du Roi

 



🎹 LA CHANSON DE LA PIANISTE DU ROI 🎶

 

Couplet 1
Dans son château de gloire et d’harmonie,
Le roi de Manéhouarnie fit un grand présent :
Un piano rutilant, plus brillant qu’un rubis,
Pour Marie-Antoinette, son joyau éclatant !

 

Refrain
Oh, frappe, pianiste, sur l’ivoire enchanté,
Fais danser les gammes dans tout le comté !
Et du haut du balcon, le roi émerveillé
À sa douce musicienne crie : « Tu es la fée du clavier ! »

 

Couplet 2
Chaque matin, d’une voix qui résonne,
Elle clame au soleil son amour proclamé :
« Ô mon bon roi, vos flûtes m’emprisonnent,
Mon cœur bat la mesure à vos airs sacrés ! »

 

Refrain
Oh, frappe, pianiste, sur l’ivoire enchanté,
Fais danser les gammes dans tout le comté !
Et du haut du balcon, le roi émerveillé
À sa douce musicienne crie : « Tu es la fée du clavier ! »


Pont
Adieu les vieilles cordes, les soupirs désaccordés,
Place aux arpèges clairs, aux notes dorées !
La cour en liesse applaudit sa virtuosité,
Et tout le royaume chante dans la gaieté.


Refrain final
Oh, frappe, pianiste, sur l’ivoire enchanté,
Fais danser les gammes dans tout le comté !
Et du haut du balcon, le roi émerveillé
À sa douce musicienne crie : « Tu es la fée du clavier ! »

 

⚜️ ©royaumedemanehouarnie (2025) 

 


 

vendredi 3 octobre 2025

La Suave Melodia - Andrea Falconieri

Source : IMSLP



Andrea Falconieri (1585/86–1656) était un luthiste et compositeur napolitain actif dans plusieurs cours italiennes ; il devint plus tard maestro di cappella à Naples. Cette pièce instrumentale publiée vers 1650 est revisitée et jouée à la flûte à bec par le roi de Manéhouarnie.

 


 

⚜️ ©royaumedemanehouarnie (2025)


mercredi 1 octobre 2025

Concert de la Musique des Sapeurs-Pompiers du Morbihan

 

Le Télégramme

 

Mélancolie d'automne - Marie-Josèphe Chauvel

 


 

MÉLANCOLIE D'AUTOMNE 

L’automne sympathise à ma douleur intime, 
L’automne désolé pleure par les chemins 
Tordant ses bras noueux ainsi qu’une victime 
Qui dans l’angoisse attend de tristes lendemains. 

Déjà l’horizon noir annonce la tempête. 
L’automne épouvanté pousse un profond soupir ; 
Et les dernières fleurs soudain penchent la tête. 
Sous le baiser du vent elles semblent mourir. 

Tout parle de regret, tout gémit de détresse : 
Les feuilles sur le sol font des taches de sang. 
Tout nous parle de mort, de pleurs et de tristesse. 
Le soleil moribond se cache en pâlissant. 

Hélas ! l’hiver arrive avec son froid cortège, 
Déjà l’oiseau s’attriste et tait son doux refrain, 
Cette saison dérobe en son linceul de neige 
Les bons grains de millet et les débris de pain. 

En songeant à l’hiver mon âme se lamente ; 
A l’hiver toujours long, si morne et si dolant ! 
Ô nature, avec toi la douleur me tourmente 
Et ma plainte se mêle à l’orgue du grand vent. 

Mes rêves maintenant comme les feuilles mortes 
Tombent en tournoyant, gémissant sous mes pas. 
Dans mon esprit déçu que de tristes cohortes... 
Hélas ! rêves et fleurs, tout se fane si bas ! 

Marie-Josèphe CHAUVEL

Source BnF Gallica : l'Émulation française 1er juillet 1929 

 


 

mardi 30 septembre 2025

Drapeau de France - A.M. Benoit

 


 

DRAPEAU DE FRANCE

Le bleu, c'était jadis la couleur de nos rois ; 
Sur velours troué d’or il parlait de franchise, 
De valeur, d’esprits fiers, et puis de chemins droits ; 
En bannière il semait partout la vaillantise. 

Le blanc, c’est le miroir des âmes de cristal ; 
La pâleur des lys francs en a tissé la soie ; 
Plus pur que l’eau de source et plus fort qu’un métal. 
Pour l’honneur il crie haut : St Denis et Montjoie ! 

Le rouge sera, lui, toujours, des cœurs ardents 
L’emblème qui se teinte au sang clair des blessures, 
Car, lorsqu’on aime on souffre, et les moins imprudents, 
Eux-mêmes, du combat, savent les meurtrissures... 

C’est ainsi que la France a choisi ses couleurs, 
Pour mettre en son drapeau le trésor séculaire 
Des vertus que ses fils, sans cesse, ont faites leurs : 
Foi, loyauté, bravoure et mépris du salaire.

A.M. BENOIT  

Source BnF Gallica : l'Émulation française 1er mars 1929

 

 



lundi 29 septembre 2025

Cloches - Prosper Gien

 


CLOCHES 

Il a commencé là, tout proche,
Par un long trille gracieux,
Et l’on juge délicieux
Ce monastique son de cloche.

L’écho, sur les croupes de roche,
Semble le rendre plus joyeux ;
Il a commencé là, tout proche
Par un long trille gracieux.

Le vent destructeur effiloche,
De son grand souffle vicieux
Pour le faire aller jusqu’aux cieux,
Ce religieux son de cloche
Ayant commencé là, tout proche.

Prosper GIEN

Source BnF Gallica : l'Émulation française 1er mars 1929 

 


 

samedi 27 septembre 2025

Ballade à la Louange de Jeanne d'Arc - Alfred-Paul Vausselle

 


BALLADE

A LA LOUANGE DE JEANNE D'ARC

Du ciel propice ayant compris les voix, 
Jeanne embellit sa langue maternelle, 
Et nul grand chef n’a mieux parlé françois 
Que cet enfant du peuple qu’on appelle 
La très vaillante et très bonne pucelle. 
A la raison d’où naît la déraison 
Qui justifie avec la trahison 
L’orgueil du doute et la tristesse noire, 
Elle infligea la plus forte leçon, 
Elle incarna l’esprit de la victoire. 

A Vaucouleurs qui veille au fond des bois, 
Très vigilante et sombre sentinelle, 
Elle ceignit le glaive et prit la croix 
Pour sa croisade et sa geste immortelle 
Où la foi brille, où la grâce ruisselle. 
Elle assaillit hardiment le démon 
Qui de la France eût effacé le nom, 
Et libérant les cités de la Loire, 
Menant à Reims son roi, bien qu’il dit non, 
Elle incarna l’esprit de la victoire. 

Le défaitisme ou brutal ou courtois, 
Puissant fléau, sévissait autour d’elle. 
On reniait la patrie aux abois. 
Maint et maint cœur, vivante citadelle, 
Capitulait honteux d’être infidèle. 
Comme il fallait en payer la rançon 
Avec du sang, non de l’or à foison. 
Jeanne accomplit la tâche expiatoire, 
Et triomphant jusque dans sa prison 
Elle incarna l’esprit de la victoire. 

On l’aime à Tours, on l’acclame à Chinon, 
Et l’Armagnac se joint au Bourguignon 
Pour célébrer aujourd’hui sa mémoire. 
Du bûcher même émane un clair rayon : 
Elle incarna l’esprit de la victoire.  

Alfred-Paul VAUSSELLE 

Source BnF Gallica : L'Émulation française 1er juillet 1929 

 


 

samedi 20 septembre 2025

Journées du Patrimoine en Manéhouarnie



 

👑 Avis aux amateurs de culture et de curiosités royales ! 

 
Le Royaume de Manéhouarnie ouvre les portes de sa grande salle baroque pour les Journées du Patrimoine. Venez admirer le clavecin royal (qui sonne toujours juste, même quand le roi se trompe), la harpe dorée (interdiction d’y accrocher son manteau), les violons, le violoncelle, l’orgue, et bien sûr la mythique flûte à bec, gardée comme un trésor national.

Le buste du roi veille sur tout ce petit monde… et paraît-il qu’il sourit davantage quand on applaudit bien fort ! 😄 

Il est même possible d'écouter et de voir jouer le roi avec sa flûte à bec sur cette vidéo.

 


 

vendredi 19 septembre 2025

Clair de Lune - Alexandre Parrat

 


CLAIR DE LUNE

La lune, blonde et pâle, éclaire l’ombre grise. 
Les amoureux s’en vont sous les cieux étoilés. 
Heureux du pur bonheur dont leur être est troublé 
Dans le ravissement qui le berce et le grise. 

L’obscurité les livre à sa tiède caresse. 
Son souffle imperceptible ensemble les confond. 
Et comme leur amour est immense et profond, 
Tout trahit la langueur de leur muette ivresse. 

Tout succombe au pouvoir d’un grand silence ami, 
Et le recueillement de la nuit solennelle 
En dépliant au ciel la voile de son aile. 
Fait resplendir la paix sur le monde endormi. 

Alexandre PARRAT

Source BnF Gallica : l'Émulation française 1er mars 1929

 


 

lundi 15 septembre 2025

Mon clocher natal - Joseph Serres

 


MON CLOCHER NATAL

Pâtre aux yeux vigilants, vaillante sentinelle, 
Veillant la nuit, le jour, un étrange troupeau ; 
Sachant le réveiller sans cor et sans pipeau 
Mais jouant sous l’azur divin ta ritournelle ; 

Phare au fanal éteint, ayant garde éternelle 
D’une mer où les bois sont des nefs au repos ; 
Tour où le carillon égrène à tout propos 
Quelque chanson plaintive, ou gaie ou solennelle. 

J’évoque loin de toi ton dôme gracieux 
Dont le sommet se tend comme un doigt vers les cieux, 
Et tes cloches fêtant quelque réjouissance. 

O mon clocher natal ! O toi qui dévoilas 
Aux anges qui passaient, en plein ciel, ma naissance, 
A l’heure de la mort, sonneras-tu mon glas ? 

Joseph SERRES (octobre 1929)

Source BnF Gallica : l'Émulation française 1er mai 1929

 


 

samedi 13 septembre 2025

L'Origine de la harpe - Joséphine Pascaud-Régnier

 


 

Traduction d’après Th. Moore.

 

L'ORIGINE DE LA HARPE

 

Sais-tu que cette harpe, éveillée à ma voix, 
Sirène, sur les flots, venait chanter parfois; 
Que triste elle espérait, lorsque le soir arrive, 
Voir celui qu’elle aimait, errer près de la rive ? 

Mais elle aimait en vain; les larmes de ses yeux 
Pendant toute la nuit mouillaient ses blonds cheveux. 
Le ciel enfin s’émut de sa douleur profonde. 
En harpe il transformait la sirène de l’onde. 

Sur ses lèvres errait son sourire charmant — 
Son cœur battait encore — et gracieusement 
Sa chevelure d’or sur ses bras épandue, 
En ces cordes bientôt se trouvait confondue. 

Cette harpe, dit-on, mêlait depuis ce jour, 
Aux chants de la douleur, le langage d’amour. 
C’est par toi qu’elle apprit à parler de tendresse 
Quand je suis avec toi — quand je pars, de tristesse.

 

Joséphine PASCAUD-RÉGNIER

Source BnF Gallica : L'Émulation française 1er mai 1928 

 




vendredi 12 septembre 2025

Harmonies - Poésie chantée

 


HARMONIES 

Poète ou musicien, les mêmes harmonies
Ont soulevé notre âme à l’assaut de l’azur,
Dans le rayonnement d’un idéal très pur,
Du rêve nous montons les gammes infinies.

O musique divine ! Ariette ou litanie,
Comme tu sais nous prendre et sous ton charme sûr
Nous garder longuement, aux instants les plus durs,
Triste, ou tendre, ou légère.

O Toi, voluptueuse !
Créatrice du songe et fée du souvenir,
laisse longtemps flotter au gré des rêveries
Sur les grands coeurs souffrants ta lente griserie.

"Petite âme paisible et grise"

Source BnF Gallica : Les Dimanches de la femme 11 aout 1929

 


 

lundi 8 septembre 2025

Sérénade - Marius Besson



SÉRÉNADE 

L’âme d’un violon à la lune s’effeuille 
Près de l’étang frileux comme un lilas qu'on cueille 

Et l’air, oint des senteurs vives de l’oranger, 
Jase tel un frelon envolé du verger. 

Il semble que l’Amour triomphant dans la trêve 
Au bord de ta fenêtre ait fixé quelque rêve, 

O Nymphe qui souris et gazouilles en mi 
Les déclarations de ton petit Ami. 

La nuit douce, la nuit accueillante est pareille 
A ton cœur juvénile où l’extase appareille. 

Nymphe l’ombre est divine aux souvenirs frôleurs 
Avec l’astre des lucioles sur les fleurs... 

Mais écoute : la grille a grincé, la sandale 
De l’éphèbe attendu tressaille sur la dalle. 

Pique dans tes cheveux des roses à loisir 
Pour fêter son cœur lourd d’harmonieux désir ! 

Et puis à la nuit fraîche, odorante, opportune, 
Laisse, laisse monter ta joie au clair de lune ! 

Marius BESSON

Source BnF Gallica : l'Émulation française 1er janvier 1928 

 


 

mercredi 3 septembre 2025

Au Bois de Boulogne - Émile Toscano



AU BOIS DE BOULOGNE

Sur le lac de cristal, ce miroir du feuillage, 
Un frêle esquif va, vient, laissant un long sillage 
Et les cygnes nombreux au plumage d’argent 
L’escortent de leurs cris tout en se rengorgeant... 
Près du lac, des enfants à la mine superbe 
S’amusant bruyamment à la course, au rondeau ; 
D’autres capricieux s'en vont rouler dans l’herbe 
Ou dessinent par terre en usant le râteau. 

Caressé par la brise au parfum de verdure. 
Le vieux poète songe, en ce site enchanteur, 
Au destin cruel car : « Ici bas rien ne dure » 
L’amour rêvé se tue en le frappant au cœur. 

Émile TOSCANO

Source BnF Gallica : L'Émulation française 1er mars 1929





jeudi 28 août 2025

Journée du noeud papillon en Manéhouarnie

 


 👑  🎶

En ce jour solennel, le Royaume de Manéhouarnie proclame la Journée du Nœud Papillon !  🎀

Que chacun se pare de cet élégant ruban, symbole de distinction et de fantaisie.

Voyez comme Sa Majesté le porte avec aisance (et un soupçon de malice) : couronne en or, manteau royal, flûte à bec… et bien sûr, le nœud papillon triomphant ! 🎩✨

Qu’il soit à pois, rayé ou bariolé, le nœud papillon devient aujourd’hui l’emblème officiel du raffinement manéhouarnais.

Vive le roi, vive la flûte… et vive le nœud papillon ! 🦋


mardi 26 août 2025

Splendeurs baroques au Royaume de Manéhouarnie



Le Royaume de Manéhouarnie résonne une fois de plus des fastes de la musique baroque.

Nous avons le plaisir d’y accueillir le claveciniste Guillaume, qui offre à nos oreilles un voyage élégant à travers ses Pièces de clavecin, Opus 1 – Opus 2 – Opus 3. 

À ces joyaux s’ajoutent deux pages éclatantes interprétées par Aurore, organiste, et Jean-Baptiste, trompettiste : l’émouvant Adagio de Manéhouarnie et la festive Réjouissance baroque.

Le tout se termine par la Sérénade au Palais interprétée par Églantine au violoncelle accompagnée à l'orgue par Guillaume.

Un concert royal en images et en sons, à savourer depuis votre palais intérieur.

 


 


 


 



 





lundi 25 août 2025

Louis IX dit Saint Louis

  


Louis IX plus communément appelé Saint Louis est un rois de France capétien né le à Poissy et mort le à Carthage, près de Tunis.

 


 

 


mercredi 20 août 2025

Rêverie - Émile Toscano

 



En songeant à Mendelssohn et à Beethoven

RÊVERIE 

La nuit étend son grand manteau sur la nature, et l’oreille est caressée par une mélodie mystique. Rien ne me charme autant que la musique. Elle gagne mystérieusement mon cœur. Elle est l’expression de jolis yeux pensifs, de jeunesse qui souffre et meurt, de suaves idylles, d’orgues aux voix qui charment et torturent. Elle est le rayon de poésie qui émane de la mer, de la mer azurée, infinie que je trouve dans les belles barcarolles de Mendelssohn. Je voudrais me trouver sur la mer, m’égarer devant la belle cité d’Alger, dans un frêle esquif, accompagné d’une musique caressante, voluptueuse et voguer ayant près de moi l’ange de mon rêve et contempler ses grands yeux azurés comme le ciel... La mélodie me charme, me transforme, me raconte les secrets des nuits étoilées, des nuits éclairées de la pâle lune où Beethoven, le musicien immortel, créait en gémissant la phrase la plus belle de l’âme. La musique berce mon âme, murmurant des phrases pleines de passion, des poèmes d’amour qui grisent mon cœur. Mais quelle est la gentille fée qui emprisonne dans ces nombreux instruments tout cet ensemble de notes célestes. Une enfant? Un ange?... Minuit vient de sonner. D’où vient cette musique qui calme les cris du cœur, qui fait surgir une paix solennelle et fait murmurer une prière, une invocation à Dieu... Ce sont des plaintes torturantes, ce sont des cris de passion, des accords qui surprennent, de gracieux arpèges, des basses tristes, de jolis trilles. Cette musique divine nous narre les histoires d’idéalisme, de gloires inconnues, d’âmes perdues. La musique a cessé. La dernière note s’est perdue dans l’infini. Chante, ô voix mystérieuse. Ta musique triste nous grise. Égrène un ensemble de notes qui exprime de jolis poèmes. Viens musique divine m’endormir du sommeil éternel et si je dois encore me réveiller, viens m’effleurer tendrement comme un baiser de ma mère.

Texte : Émile TOSCANO

Source BnF Gallica : L'Évolution Algérienne et Tunisienne 2 avril 1910

 

 


 

samedi 16 août 2025

La Musique - Jean d'Alex

 


 LA MUSIQUE

O musique ! O magie ! O charmeuse de l’âme ! 
Tes sons harmonieux de douceur ou de flamme 
Font tomber à genoux au pied de tes autels 
Les sensibles mortels. 

Car tu sais émouvoir les êtres de tout âge, 
Apaiser la fureur et consoler le sage 
Qui, soudain, sent l’espoir renaître en son esprit 
Quand ton chant lui sourit. 

Pour les jeunes époux ta voix est triomphale. 
Prometteuse de joie intense et sans rivale. 
Le bonheur attendu, rêve mystérieux, 
Ensoleille leurs yeux. 

Debussy sait charmer. Quand Massenet soupire 
L’art délicat de Hahn excelle à nous séduire. 
Chacun a son talent, subtil et raffiné, 
Langoureux, effréné. 

Les scherzos de Chopin, ses célèbres Nocturnes 
Recèlent tout un monde aux esprits taciturnes. 
Toute la pureté des accords de Mozart 
Affirme le grand Art. 

Sonate ou mélodie, ineffable mystère, 
Charment si bien le cœur qu’il n’est plus solitaire. 
La musique sait faire, ô pouvoir captivant! 
De ce mort un vivant. 

Sublime attraction ! Si douce est sa maîtrise 
Que, plus en l’écoutant parfois l’âme se brise, 
Plus elle aime à goûter dans l’effroi des douleurs 
L’amertume des pleurs. 

O secret de l’archet d’un violon qui pleure, 
D’une harpe dont l’âme en vibrant nous effleure 
Comme un baiser de rêve et de félicité: 
Gloire à votre beauté ! 

L’homme a su définir la puissance infinie 
Que l'Inspiration, pure sœur du Génie, 
Sait rendre salutaire au pauvre genre humain 
Qu’épouvante Demain. 

O Musique idéale ! Animatrice exquise, 
Toi par qui l’espérance est vite reconquise, 
Puisses-tu me bercer d’un rythme sans pareil 
A mon dernier sommeil !  

Jean d'ALEX (1927) 

Source BnF Gallica : L'émulation française 1er mai 1928 

 


 

vendredi 15 août 2025

L'Orgue - Émile Toscano




 L'ORGUE

Au milieu de la nef aux ornements gothiques 
Des anges, en essaim, vers Dieu prennent l’essor. 
A travers les vitraux aux visages mystiques 
En cette fin du jour filtre un long rayon d’or. 
Une veilleuse tremble au fond d’un lampadaire 
Et le tiède rayon au sein du sanctuaire 
Évoque Murillo contemplant la beauté 
Du sublime tableau : « De Christ ressuscité. » 

L’orgue vibre ; sa voix invisible a des ailes 
Et monte comme une âme aux gloires éternelles. 

Au prélude arpégé d’une plainte en mineur 
Succède, en rythme pur, un andante rêveur. 
Le clair de lune à la forêt semble sourire 
Et la biche, soudain, tressaille aux sons des cors, 
Une harmonie exquise accompagne une lyre 
Et l’Ave Maria plane sur des accords. 
J’entends du rossignol, les roulades perlées 
Et la viole chante en larges envolées. 

Une source qui jase au milieu des roseaux 
Met sa pédale douce aux accents des pipeaux. 

J’écoute du troupeaux les clochettes lointaines 
Puis triste dans le glas, la basse du bourdon ; 
Dans le miséréré pleurent les voix humaines, 
Du Très-Haut, à genoux, implorant le pardon... 
Le fracas du tonnerre augmente dans l’orage, 
Des cris d’oiseaux craintifs meurent dans le jardin. 
En gamme chromatique un souffle enfle sa rage 
Et rythme avec entrain le tic-tac du moulin. 

Le vent siffle et se plaint comme une voix qui pleure 
« Je songe aux miséreux sans pain et sans demeure. » 

Puis le flot qui s’avance en galop d’escadron 
Au cœur met l’épouvante et fait pâlir le front. 
Et l’extase renaît dans la nature entière. 
Comme un encens divin s’élève une prière, 
C’est un hymne de foi qui chante en notre cœur, 
C’est l’hymne des chrétiens célébrant le Seigneur. 
L’ivresse du printemps passe dans les clarines, 
Le tambourin, la cornemuse et le hautbois. 
Les cloches, en rosaire, égrènent les matines 
Et la chanson des nids susurre dans le bois... 

L’orgue vibre; sa voix invisible a des ailes 
Et monte comme une âme aux gloires éternelles.  

Émile TOSCANO 

Source BnF Gallica : l'Émulation française 1er janvier 1928

 


lundi 4 août 2025

Le Violon qui ne chantait plus - Godefroy Boutard


 

LE VIOLON QUI NE CHANTAIT PLUS 

Un violon gisait, abandonné, par terre, 
Poussiéreux, lamentable, en son coin solitaire. 
Un archet mutilé près de lui reposait, 
Et quiconque, en ces lieux, d’aventure passait, 
Pour l’instrument déchu n’avait qu’indifférence. 
Rares sont les passants qu’arrête la souffrance !... 

Quelques-uns, par hasard, d’un geste curieux, 
Prenaient le violon triste et silencieux, 
Et promenant l’archet sur les cordes sans vie, 
N’en tiraient que des sons d’une amère ironie. 
Ils rejetaient alors, railleurs et dédaigneux, 
Le grotesque chanteur dans son coin poussiéreux, 
Et leur geste brutal, aux vieilles meurtrissures 
Ajoutait chaque fois de nouvelles blessures... 

Un passant vit un jour le pauvre délaissé. 
Ce passant délicat, vers lui, s’étant baissé, 
Saisit le violon et d’une main légère, 
En bannit doucement la honteuse poussière; 
Aux cordes sans vigueur il rendit leur vertu, 
A l’inutile archet son usage perdu; 
Sa main, courant partout, active, et des plus sûres, 
Cherchait, trouvait, pansait chacune des blessures 

Et des cordes enfin il rétablit l’accord... 

Le violon gémit!.. C’est donc qu’il vit encor !.. 
Ses forces, en effet, bientôt lui sont rendues. 
Voyez l’archet courir, bondir ou s’arrêter : 
Entendez-vous, tremblant, le violon chanter?... 
Sous l’azur du ciel bleu sa voix harmonieuse 
S’élève, tour à tour, grave, tendre ou rieuse. 
La vie est reconquise et la divine voix 
Qui nous berce aujourd’hui, c’est celle d’autrefois!... 

O voix du violon, abandonné par terre, 
Poussiéreux, lamentable, en ton coin solitaire... 

Il est aussi parfois des cœurs silencieux 
Dont le chant ne sait plus s’élever jusqu’aux cieux. 
De pauvres cœurs meurtris par la rude souffrance, 
Que frôle seulement la froide indifférence... 
Quand nous les croiserons, au hasard du chemin, 
De leur saignante plaie approchons notre main. 

Ainsi qu’au violon abandonné par terre, 
Poussiéreux, lamentable, en ton coin solitaire, 
Qui demeurait muet et que l’on croyait mort, 
Nous leur rendrons la vie : ils chanteront encor !... 

 

Godefroy BOUTARD (1874-1938)

Source BnF Gallica : L'Émulation française, 1er juillet 1928

 


 

lundi 28 juillet 2025

A une Poétesse - Renée Humbert-Gley

 


 

A UNE POÉTESSE 

 

Une petite chambre à l’horizon borné.
Sur ta table, un livret de comptes écorné.
De la laine, des bas attendant les reprises :
Ta vie humble, sans bruits, sans désirs, sans surprises.

La soupe qui mijote au rebord du fourneau.
Sur ta fenêtre, un chat guettant un étourneau.
Un robinet d’évier qui goutte à goutte coule.
Dans le jardin, l’appel déchirant d’une poule.

Silence.  Lentement, ruisseau presque tari,
Le temps passe… Bientôt reviendra ton mari.
Si las qu'il ne voit pas les soins qu’on lui prodigue.
Le sommeil entre vous va construire sa digue.

Pourtant ton âme habite un lumineux palais.
Elle chante, oubliant marmites et balais,
Et quittant le travail d’aiguille où tu t’escrimes,
Ta main, fébrilement, couvre un papier de rimes.

Sombre tissu, doublé d’un splendide revers,
Tes jours sont réchauffés par la flamme des vers.
La poésie en toi coule comme une source.
C’est ton trésor caché, ton unique ressource.

Car tu reçus de Dieu le merveilleux pouvoir
De subir les laideurs du monde sans les voir,
De faire ta lessive et d’éplucher les fèves
Tout en restant princesse au pays de tes rêves.

 

Source BnF Gallica : L'Émulation française, 1er novembre 1928

Renée Humbert-Gley (1913-1983) sur Geneanet

 


 

samedi 26 juillet 2025

Ma Pianiste au Château

 

 

🎹 Ma Pianiste au Château 🎶

Couplet 1
Dans sa tour au-dessus des toits,
Ma pianiste chante pour moi,
« Ô mon bon roi, ta flûte douce
Fait danser mes rêves et ma bouche ! »
Mais quand j’ose lui dire tout bas :
« Doucement… je dors là-bas… »
Elle redouble, pleine d’entrain,
Sa voix couvre mes tambours royaux au matin !

Refrain
Ah, ma pianiste, ma perle adorée,
Sur son vieux piano tout déglingué,
Elle gémit, elle crie, elle pleure aussi,
Mais ses fausses notes me tiennent compagnie !
Ah, ma pianiste, douce mal-assise,
Sur sa chaise bancale, la reine promise,
Si un jour elle tombe, promis, je rirais…
Car même l’escalier ne peut l’arrêter !

Couplet 2
Je l’attends toujours au salon doré,
Espérant la voir, un peu coiffée,
Elle erre, se perd dans mes couloirs tordus,
Redoute les planchers pourris et perdus,
Quand enfin j’entends ses talons claquer,
Mon cœur se serre : va-t-elle pleurer ?
Devant son piano qui tousse et grince,
Elle pousse un cri… et moi, je pince !

Refrain
Ah, ma pianiste, ma perle adorée,
Sur son vieux piano tout déglingué,
Elle gémit, elle crie, elle pleure aussi,
Mais ses fausses notes me tiennent compagnie !
Ah, ma pianiste, douce mal-assise,
Sur sa chaise bancale, la reine promise,
Si un jour elle tombe, promis, je rirais…
Car même l’escalier ne peut l’arrêter !

Pont
Un jour peut-être, dans mon grand palais,
Je lui offrirai un piano accordé,
Une banquette stable, un coussin brodé,
Mais pour l’instant… je suis désargenté !
Alors j’écoute, ravi, attendri,
Ses gammes boiteuses et ses cris,
Ah que j’aime ma pianiste farouche…
Tant qu’elle ne casse pas mes vases tout en touche !

Refrain final
Ah, ma pianiste, ma perle adorée,
Sur son vieux piano tout déglingué,
Elle gémit, elle crie, elle pleure aussi,
Mais ses fausses notes me tiennent compagnie !
Ah, ma pianiste, douce mal-assise,
Sur sa chaise bancale, la reine promise,
Qu’elle chante encore, qu’elle joue, qu’elle crie !
Longue vie à ma pianiste et à ses folies !

⚜️ ©royaumedemanehouarnie (2025)

 


 

jeudi 24 juillet 2025

Fantaisie - Gérard de Nerval

 



FANTAISIE 

Il est un air pour qui je donnerais
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber,
Un air très vieux, languissant et funèbre,
Qui pour moi seul a des charmes secrets.

Or, chaque fois que je viens à l’entendre,
De deux cents ans mon âme rajeunit :
C’est sous Louis treize ; et je crois voir s’étendre
Un coteau vert, que le couchant jaunit,

Puis un château de brique à coins de pierre,
Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,
Ceint de grands parcs, avec une rivière
Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs ;

Puis une dame, à sa haute fenêtre,
Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
Que, dans une autre existence peut-être,
J’ai déjà vue… – et dont je me souviens ! 

Gérard de Nerval - Recueil "Odelettes" (1831)  

 


 

mardi 22 juillet 2025

La valse au clair de lune - Alfred-Paul Vausselle

 


LA VALSE AU CLAIR DE LUNE

Ils valsent, les petits lapins,
Insoucieux, la nuit entière.
La lune rit dans la clairière
Qu’animent leurs tangos badins.

Aussi lestes que des lutins,
Une blanche houppe au derrière
Ils valsent, les petits lapins,
Insoucieux, la nuit entière.

Ils valsent tout près des chemins
Semés d’embûches par Jean-Pierre
Qui prépare sa carnassière
Et siffle, à l’aube ses mâtins.
Ils valsent, les petits lapins.

Alfred-Paul VAUSSELLE (1934)

 

 


 

jeudi 17 juillet 2025

Hymne de la Police Municipale


Refrain
Sur les chemins de nos cités,
Nous veillons avec fierté,
Pour le bon ordre et la paix,
Police municipale, notre voix s'élève.

Couplet 1
Sous l'égide du maire, nous sommes,
Gardiens de nos villes qui résonnent,
Dans chaque rue, parc et quartier,
Pour préserver la sécurité.

Couplet 2
Prévention, surveillance et bienveillance,
Pour la tranquillité, notre assurance,
Servir la commune est notre honneur,
Protéger son âme, son cœur.

Refrain
Sur les chemins de nos cités,
Nous veillons avec fierté,
Pour le bon ordre et la paix,
Police municipale, notre voix s'élève.

Couplet 3
Dans nos uniformes, symboles de loi,
Nous sommes là, fidèles et droits,
À chaque défi, jour et nuit,
Pour un avenir plus serein, nous agissons avec soin.

Couplet 4
Salubrité, ordre, sécurité,
Pour nos concitoyens, notre priorité,
Unis par notre engagement,
Vers un horizon de paix, infiniment.

Refrain
Sur les chemins de nos cités,
Nous veillons avec fierté,
Pour le bon ordre et la paix,
Police municipale, notre voix s'élève. (bis)

Paroles © dboissy 

Déclaration Musicstart  (21/07/2025)





mardi 15 juillet 2025

dimanche 13 juillet 2025

La noble musicienne et le roi

 


Dans la cour fleurie du vieux Manéhouarnie,
Résonne un orgue positif, doux souffle d’harmonie,
La Dame aux doigts d’ivoire, sous la grâce du matin,
Éveille les accords qui bercent le chemin.

À ses côtés le roi, couronne et flûte en main,
S’élève en notes claires, son chant est souverain,
Le peuple sous la treille écoute, émerveillé,
Ces airs brodés de grâce où l’âme vient prier.

La belle organiste, fidèle en son secret,
Orne de fleurs la gamme et pare chaque trait,
Ses doigts comme des ailes caressent le clavier,
Et l’orgue en fleur soupire un éternel baiser. 

Ô concerts du château, ô festins de musique,
Répandez dans la plaine un parfum héroïque,
Que vive pour toujours ce duo radieux,
Et que chante la Cour, et que chante les Cieux !

©royaumedemanehouarnie (2025)

 


 

mercredi 9 juillet 2025

René Pasteur, le plus jeune chef d'orchestre et violoniste du monde

 










Journal de Roubaix 16 juin 1911


Comoedia 20 juin 1911  

Tous autres renseignements et documents le concernant seront bienvenus.

 René Pasteur sur Geneanet