samedi 8 juin 2024

Abbé Goupil

 

L'Abbé Goupil
 

GOUPIL (Mgr François-Isidore), né à Saint-Calais (Sarthe) le 4 janvier 1832, chanoine de Lorette, compositeur de musique, dessinateur, écrivain et prédicateur, curé de Chambray, près Tours.

Adresse : Chambray, par Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire)

Le père de Mgr Goupil, professeur au collège de Saint-Calais,organiste à la paroisse et chef de musique, vint s'établir à Tours en 1834. Sa mère née Honorée Combes, fut peintre à l'huile et en miniature, et professeur de dessin. L'honorable famille de M. l'abbé Goupil se compose de professeurs, artistes, médecins, ecclésiastiques. Une de ses tantes, Mme Aimée Combes, tint un réputé pensionnat de jeunes filles à Tours pendant quarante trois ans; ce pensionnat dut continué pendant douze ans par sa soeur, Maria Goupil. Son oncle, André Combes fut de même chef d'institution trente huit ans dans la même ville.

Avec de tels exemples dans sa famille, on ne s'étonnera pas de savoir que l'abbé Goupil possède le goût des Lettres, des Arts et des Sciences. La philosophie, la science ecclésiastique, les beaux-arts ont tour à tour occupé son esprit facile et pénétrant et lui ont pris tous ses loisirs.

Un grave défaut de langage paralysa les études d'Isidore Goupil jusqu'à l'âge de vingt ans. En 1852, ce défaut disparu miraculeusement.

Le jeune homme, qui avait reçu les ordres mineurs, se décida à quitter le séminaire pour revoir ses humanités et éprouver sa vocation. Après une année de professorat, qui fut pour lui très fructueuse, il fut appelé auprès de Mgr Dufêtre, l'ami de la famille.

Cet évêque, puissant en oeuvre et en parole, voua une amitié toute paternelle à l'abbé Goupil. Il ne nomma professeur au petit séminaire de Nevers, en fit son prosecrétaire, lui donna les Ordres majeurs, voulut qu'il célébrât sa première messe en sa présence dans son oratoire et célébra sa noce sacerdotale avec sa famille à sa table épiscopale.

A la mort si prématurée et si regrettable de ce grand évêque, survenue en novembre 1860, après vingt ans de vicariat général à Tours et quinze ans d'épiscopat à Nevers, l'abbé Goupil se retira en Bretagne. Mais il ne tarda pas à quitter cette province pour devenir maître de chapelle au Mans et, deux ans plus tard, fonder l'institution Notre-Dame des Victoires à Clamart, y former un orphéon et y faire des cours gratuits aux ouvriers.

L'abbé Goupil avait toujours eu la passion de la musique et de la composition. En 1850, alors qu'il n'était encore qu' élève de seconde, il composait son premier Cantique à la Sainte Vierge, qui eu l'honneur d'être chanté à la cathédrale. Depuis cette époque, il a écrit et publié plus de 1200 pages de musique, dont les premiers cahiers, les Echos du Sanctuaire, ont atteint leur dix-neuvième édition.

Les oeuvres de l'abbé Goupil peuvent se diviser en trois classes. Ce sont d'abord les oeuvres de jeunesse, compositions faciles pour les jeunes organistes ; puis les oeuvres plus sérieuses, telles que Symphonies Religieuses, Pastorales, Messe de Noël, dont le succès est immense, Messe d'orphéon, Messe de patronage, Messe de Pâques, Messe de la Vierge, appelée à un grand succès.

Mais ses plus brillantes oeuvres, qualifiées de magistrales, sont la Messe solennelle de Saint-Martin, qui fut chantée dans toutes les églises de Tours; la Messe solennelle de Notre-Dame et celle de Sainte-Cécile, il faut citer encore quatre oratorios remarquables : Daniel, l'Enfant prodigue, l'Ange gardien et David.

Ces oeuvres de valeur ont mérité à l'auteur : une palme d'argent au centenaire de Lamartine, une médaille d'honneur au Trocadéro lors de l'Exposition de 1889, deux médailles d'or à l'Académie littéraire et musicale, un prix spécial à l'Académie normande, une médaille de première classe à l'Académie du Maine, puis le titre de membre d'honneur de plusieurs Académies et, primant le tout, la croix de S.S. le pape Léon XIII.

L'abbé Goupil est aussi un poète délicat; il a écrit et publié des sonnets assez nombreux, une élégie touchante, deux poésies descriptives de la Touraine, le tour de l'Europe et une poésie patriotique qui parut sans signature dans plusieurs journaux.

Il a écrit des pages philosophiques et morales sur l'amitié, sur le monde, sur la politesse, la science etc. L'orateur est à la hauteur de l'écrivain et du musicien. On cite de lui plusieurs discours et de charmantes allocutions de mariage.

Mgr Isidore Goupil a imaginé en 1857, les premiers cahiers de dessins modèles, et récemment, en 1892, une nouvelle notation musicale tangible pour les aveugles, qu'il envoya aux principaux instituts d'aveugles.

Son Traité d'harmonie, où il élucide les points difficultueux de l'harmonie, est fort estimé; et son Solfège populaire, ainsi que sa Méthode pratique à l'usage des fanfares, ont rendu de grands services aux jeunes gens.

Mgr Goupil est un travailleur acharné. Ses mérites lui ont valu la dignité de chanoine honoraire de Lorette, à laquelle souscrivit gracieusement pour le placet indispensable Son Em. Le regretté cardinal Meignan. Ce canonicat de premier ordre jouait de trois privilèges épiscopaux : la croix pectorale, le bougeoir et le canon de la messe, auxquels il faut ajouter les honneurs et insignes de la prélature : la cordelière violette du chapeau, la ceinture prélatice, les bas violets, le collaro violet et la soutane noire à boutons rouges (comme costume de ville).

Les armoiries de Mgr Goupil, en tant que chanoine de Lorette sont : d'azur, à la harpe d'or, accompagnée d'une étoile d'argent au canton senestre du chef; Le cimier : chapeau violet à trois glands.

Sources :  Dictionnaire biographique des membres du clergé catholique, publié sous la direction de M. Henry Carnoy 1903. (BnF Gallica)

Annuaire pontifical catholique, 01 janvier 1913 


 

Marche extraite des "petites compositions religieuses pour l'harmonium"

 

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