FIN D'OFFICE
De l’imposante église, où vibrent les accents
De l’orgue harmonieux modulant les prières,
Où floconnent légers, les nuages d’encens
Atténuant l’éclat des ors et des lumières,
Les fidèles s’en vont. — L'office est terminé,
Et seul un miséreux, lamentable, débile,
L’œil fixé sur l’autel encor illuminé,
Ne semble pas vouloir quitter le Saint Asile.
Un invincible attrait le retient là, songeur !...
La suave harmonie en berçant sa douleur
Lui fait-elle revivre un souvenir d’enfance ?
Peut-être espère-t-il la fin de sa souffrance?
Se voit-il tout puissant pour une éternité ?...
L’ombre envahit le temple et dans l’obscurité
L’orgue finit son chant ainsi qu’un doux murmure,
La voix du sacristain annonce la clôture...
Le miséreux tressaille et le charme est détruit !...
Transi sous ses haillons, ombre vague, il s’enfuit,
Sans logis et sans pain dans le soir qui s’achève,
Navré de voir si tôt s’envoler un beau rêve !...
ALEXTHI (1912)
Source BnF - Gallica : l'Émulation française 1er novembre 1912
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