jeudi 28 août 2025

Journée du noeud papillon en Manéhouarnie

 


 👑  🎶

En ce jour solennel, le Royaume de Manéhouarnie proclame la Journée du Nœud Papillon !  🎀

Que chacun se pare de cet élégant ruban, symbole de distinction et de fantaisie.

Voyez comme Sa Majesté le porte avec aisance (et un soupçon de malice) : couronne en or, manteau royal, flûte à bec… et bien sûr, le nœud papillon triomphant ! 🎩✨

Qu’il soit à pois, rayé ou bariolé, le nœud papillon devient aujourd’hui l’emblème officiel du raffinement manéhouarnais.

Vive le roi, vive la flûte… et vive le nœud papillon ! 🦋


mardi 26 août 2025

Splendeurs baroques au Royaume de Manéhouarnie



 

Le Royaume de Manéhouarnie résonne une fois de plus des fastes de la musique baroque. Tout commence par 👑 « Un air de déjà-vu royal » 🎶 Dans une vie antérieure, le Roi de Manéhouarnie maniait la canne de direction aussi bien que Jean-Baptiste Lully lui-même ! Perruque majestueuse vissée sur la tête, il dirige l’orchestre royal avec panache et beaucoup de style, faisant vibrer la Cour tout entière. ⚜️ ✨

 


Nous avons aussi le plaisir d’y accueillir le claveciniste Guillaume, qui offre à nos oreilles un voyage élégant à travers ses Pièces de clavecin, Opus 1 – Opus 2 – Opus 3. 

À ces joyaux s’ajoutent deux pages éclatantes interprétées par Aurore, organiste, et Jean-Baptiste, trompettiste : l’émouvant Adagio de Manéhouarnie et la festive Réjouissance baroque.

Le tout se termine par la Sérénade au Palais interprétée par Églantine au violoncelle accompagnée à l'orgue par Guillaume.

Un concert royal en images et en sons, à savourer depuis votre palais intérieur.

 


 


 


 



 





lundi 25 août 2025

Louis IX dit Saint Louis

  


Louis IX plus communément appelé Saint Louis est un rois de France capétien né le à Poissy et mort le à Carthage, près de Tunis.

 


 

 


mercredi 20 août 2025

Rêverie - Émile Toscano

 



En songeant à Mendelssohn et à Beethoven

RÊVERIE 

La nuit étend son grand manteau sur la nature, et l’oreille est caressée par une mélodie mystique. Rien ne me charme autant que la musique. Elle gagne mystérieusement mon cœur. Elle est l’expression de jolis yeux pensifs, de jeunesse qui souffre et meurt, de suaves idylles, d’orgues aux voix qui charment et torturent. Elle est le rayon de poésie qui émane de la mer, de la mer azurée, infinie que je trouve dans les belles barcarolles de Mendelssohn. Je voudrais me trouver sur la mer, m’égarer devant la belle cité d’Alger, dans un frêle esquif, accompagné d’une musique caressante, voluptueuse et voguer ayant près de moi l’ange de mon rêve et contempler ses grands yeux azurés comme le ciel... La mélodie me charme, me transforme, me raconte les secrets des nuits étoilées, des nuits éclairées de la pâle lune où Beethoven, le musicien immortel, créait en gémissant la phrase la plus belle de l’âme. La musique berce mon âme, murmurant des phrases pleines de passion, des poèmes d’amour qui grisent mon cœur. Mais quelle est la gentille fée qui emprisonne dans ces nombreux instruments tout cet ensemble de notes célestes. Une enfant? Un ange?... Minuit vient de sonner. D’où vient cette musique qui calme les cris du cœur, qui fait surgir une paix solennelle et fait murmurer une prière, une invocation à Dieu... Ce sont des plaintes torturantes, ce sont des cris de passion, des accords qui surprennent, de gracieux arpèges, des basses tristes, de jolis trilles. Cette musique divine nous narre les histoires d’idéalisme, de gloires inconnues, d’âmes perdues. La musique a cessé. La dernière note s’est perdue dans l’infini. Chante, ô voix mystérieuse. Ta musique triste nous grise. Égrène un ensemble de notes qui exprime de jolis poèmes. Viens musique divine m’endormir du sommeil éternel et si je dois encore me réveiller, viens m’effleurer tendrement comme un baiser de ma mère.

Texte : Émile TOSCANO

Source BnF Gallica : L'Évolution Algérienne et Tunisienne 2 avril 1910

 

 


 

samedi 16 août 2025

La Musique - Jean d'Alex

 


 LA MUSIQUE

O musique ! O magie ! O charmeuse de l’âme ! 
Tes sons harmonieux de douceur ou de flamme 
Font tomber à genoux au pied de tes autels 
Les sensibles mortels. 

Car tu sais émouvoir les êtres de tout âge, 
Apaiser la fureur et consoler le sage 
Qui, soudain, sent l’espoir renaître en son esprit 
Quand ton chant lui sourit. 

Pour les jeunes époux ta voix est triomphale. 
Prometteuse de joie intense et sans rivale. 
Le bonheur attendu, rêve mystérieux, 
Ensoleille leurs yeux. 

Debussy sait charmer. Quand Massenet soupire 
L’art délicat de Hahn excelle à nous séduire. 
Chacun a son talent, subtil et raffiné, 
Langoureux, effréné. 

Les scherzos de Chopin, ses célèbres Nocturnes 
Recèlent tout un monde aux esprits taciturnes. 
Toute la pureté des accords de Mozart 
Affirme le grand Art. 

Sonate ou mélodie, ineffable mystère, 
Charment si bien le cœur qu’il n’est plus solitaire. 
La musique sait faire, ô pouvoir captivant! 
De ce mort un vivant. 

Sublime attraction ! Si douce est sa maîtrise 
Que, plus en l’écoutant parfois l’âme se brise, 
Plus elle aime à goûter dans l’effroi des douleurs 
L’amertume des pleurs. 

O secret de l’archet d’un violon qui pleure, 
D’une harpe dont l’âme en vibrant nous effleure 
Comme un baiser de rêve et de félicité: 
Gloire à votre beauté ! 

L’homme a su définir la puissance infinie 
Que l'Inspiration, pure sœur du Génie, 
Sait rendre salutaire au pauvre genre humain 
Qu’épouvante Demain. 

O Musique idéale ! Animatrice exquise, 
Toi par qui l’espérance est vite reconquise, 
Puisses-tu me bercer d’un rythme sans pareil 
A mon dernier sommeil !  

Jean d'ALEX (1927) 

Source BnF Gallica : L'émulation française 1er mai 1928 

 


 

vendredi 15 août 2025

L'Orgue - Émile Toscano




 L'ORGUE

Au milieu de la nef aux ornements gothiques 
Des anges, en essaim, vers Dieu prennent l’essor. 
A travers les vitraux aux visages mystiques 
En cette fin du jour filtre un long rayon d’or. 
Une veilleuse tremble au fond d’un lampadaire 
Et le tiède rayon au sein du sanctuaire 
Évoque Murillo contemplant la beauté 
Du sublime tableau : « De Christ ressuscité. » 

L’orgue vibre ; sa voix invisible a des ailes 
Et monte comme une âme aux gloires éternelles. 

Au prélude arpégé d’une plainte en mineur 
Succède, en rythme pur, un andante rêveur. 
Le clair de lune à la forêt semble sourire 
Et la biche, soudain, tressaille aux sons des cors, 
Une harmonie exquise accompagne une lyre 
Et l’Ave Maria plane sur des accords. 
J’entends du rossignol, les roulades perlées 
Et la viole chante en larges envolées. 

Une source qui jase au milieu des roseaux 
Met sa pédale douce aux accents des pipeaux. 

J’écoute du troupeaux les clochettes lointaines 
Puis triste dans le glas, la basse du bourdon ; 
Dans le miséréré pleurent les voix humaines, 
Du Très-Haut, à genoux, implorant le pardon... 
Le fracas du tonnerre augmente dans l’orage, 
Des cris d’oiseaux craintifs meurent dans le jardin. 
En gamme chromatique un souffle enfle sa rage 
Et rythme avec entrain le tic-tac du moulin. 

Le vent siffle et se plaint comme une voix qui pleure 
« Je songe aux miséreux sans pain et sans demeure. » 

Puis le flot qui s’avance en galop d’escadron 
Au cœur met l’épouvante et fait pâlir le front. 
Et l’extase renaît dans la nature entière. 
Comme un encens divin s’élève une prière, 
C’est un hymne de foi qui chante en notre cœur, 
C’est l’hymne des chrétiens célébrant le Seigneur. 
L’ivresse du printemps passe dans les clarines, 
Le tambourin, la cornemuse et le hautbois. 
Les cloches, en rosaire, égrènent les matines 
Et la chanson des nids susurre dans le bois... 

L’orgue vibre; sa voix invisible a des ailes 
Et monte comme une âme aux gloires éternelles.  

Émile TOSCANO 

Source BnF Gallica : l'Émulation française 1er janvier 1928

 


lundi 4 août 2025

Le Violon qui ne chantait plus - Godefroy Boutard


 

LE VIOLON QUI NE CHANTAIT PLUS 

Un violon gisait, abandonné, par terre, 
Poussiéreux, lamentable, en son coin solitaire. 
Un archet mutilé près de lui reposait, 
Et quiconque, en ces lieux, d’aventure passait, 
Pour l’instrument déchu n’avait qu’indifférence. 
Rares sont les passants qu’arrête la souffrance !... 

Quelques-uns, par hasard, d’un geste curieux, 
Prenaient le violon triste et silencieux, 
Et promenant l’archet sur les cordes sans vie, 
N’en tiraient que des sons d’une amère ironie. 
Ils rejetaient alors, railleurs et dédaigneux, 
Le grotesque chanteur dans son coin poussiéreux, 
Et leur geste brutal, aux vieilles meurtrissures 
Ajoutait chaque fois de nouvelles blessures... 

Un passant vit un jour le pauvre délaissé. 
Ce passant délicat, vers lui, s’étant baissé, 
Saisit le violon et d’une main légère, 
En bannit doucement la honteuse poussière; 
Aux cordes sans vigueur il rendit leur vertu, 
A l’inutile archet son usage perdu; 
Sa main, courant partout, active, et des plus sûres, 
Cherchait, trouvait, pansait chacune des blessures 

Et des cordes enfin il rétablit l’accord... 

Le violon gémit!.. C’est donc qu’il vit encor !.. 
Ses forces, en effet, bientôt lui sont rendues. 
Voyez l’archet courir, bondir ou s’arrêter : 
Entendez-vous, tremblant, le violon chanter?... 
Sous l’azur du ciel bleu sa voix harmonieuse 
S’élève, tour à tour, grave, tendre ou rieuse. 
La vie est reconquise et la divine voix 
Qui nous berce aujourd’hui, c’est celle d’autrefois!... 

O voix du violon, abandonné par terre, 
Poussiéreux, lamentable, en ton coin solitaire... 

Il est aussi parfois des cœurs silencieux 
Dont le chant ne sait plus s’élever jusqu’aux cieux. 
De pauvres cœurs meurtris par la rude souffrance, 
Que frôle seulement la froide indifférence... 
Quand nous les croiserons, au hasard du chemin, 
De leur saignante plaie approchons notre main. 

Ainsi qu’au violon abandonné par terre, 
Poussiéreux, lamentable, en ton coin solitaire, 
Qui demeurait muet et que l’on croyait mort, 
Nous leur rendrons la vie : ils chanteront encor !... 

 

Godefroy BOUTARD (1874-1938)

Source BnF Gallica : L'Émulation française, 1er juillet 1928