En ce jour solennel, le Royaume de Manéhouarnie proclame la Journée du Nœud Papillon ! 🎀
Que chacun se pare de cet élégant ruban, symbole de distinction et de fantaisie.
Voyez comme Sa Majesté le porte avec aisance (et un soupçon de malice) : couronne en or, manteau royal, flûte à bec… et bien sûr, le nœud papillon triomphant ! 🎩✨
Qu’il soit à pois, rayé ou bariolé, le nœud papillon devient aujourd’hui l’emblème officiel du raffinement manéhouarnais.
Vive le roi, vive la flûte… et vive le nœud papillon ! 🦋
Le Royaume de Manéhouarnie résonne une fois de plus des fastes de la musique baroque. Tout commence par 👑 « Un air de déjà-vu royal » 🎶 Dans une vie antérieure, le Roi de Manéhouarnie maniait la canne de direction aussi bien que Jean-Baptiste Lully lui-même ! Perruque
majestueuse vissée sur la tête, il dirige l’orchestre royal avec
panache et beaucoup de style, faisant vibrer la Cour tout
entière. ⚜️ ✨
Nous avons aussi le plaisir d’y accueillir le claveciniste Guillaume, qui offre à nos oreilles un voyage élégant à travers ses Pièces de clavecin, Opus 1 – Opus 2 – Opus 3.
À ces joyaux s’ajoutent deux pages éclatantes interprétées par Aurore, organiste, et Jean-Baptiste, trompettiste : l’émouvant Adagio de Manéhouarnie et la festive Réjouissance baroque.
Le tout se termine par la Sérénade au Palais interprétée par Églantine au violoncelle accompagnée à l'orgue par Guillaume.
Un concert royal en images et en sons, à savourer depuis votre palais intérieur.
La nuit étend son grand manteau sur la
nature, et l’oreille est caressée par
une mélodie mystique. Rien ne
me charme autant que la musique. Elle
gagne mystérieusement mon cœur. Elle
est l’expression de jolis yeux pensifs, de jeunesse qui
souffre et meurt, de suaves idylles, d’orgues aux voix qui charment
et torturent. Elle est le rayon de poésie qui émane de la mer, de
la mer azurée, infinie que je
trouve dans les belles barcarolles de Mendelssohn. Je voudrais me
trouver sur la mer, m’égarer devant la
belle cité d’Alger, dans un frêle esquif, accompagné d’une
musique caressante, voluptueuse et voguer ayant près de moi
l’ange de mon
rêve et contempler ses grands yeux azurés comme le
ciel... La mélodie me charme, me transforme, me raconte les
secrets des nuits étoilées, des nuits éclairées de la pâle lune
où Beethoven, le
musicien immortel, créait en gémissant
la phrase la plus belle de l’âme. La
musique berce mon âme, murmurant des phrases pleines de passion, des
poèmes d’amour qui grisent mon cœur. Mais quelle est la gentille
fée qui emprisonne dans ces nombreux instruments tout cet ensemble
de notes célestes. Une enfant? Un
ange?... Minuit vient de sonner. D’où vient cette musique qui
calme les cris du cœur, qui fait surgir une paix solennelle et fait
murmurer une prière, une invocation à
Dieu... Ce sont des plaintes torturantes, ce sont des cris de
passion, des accords qui surprennent, de gracieux arpèges, des
basses tristes, de jolis trilles. Cette musique divine nous narre les
histoires d’idéalisme, de gloires inconnues, d’âmes perdues. La
musique a cessé. La dernière note
s’est perdue dans l’infini. Chante,
ô voix mystérieuse. Ta musique triste
nous grise. Égrène un ensemble de notes qui
exprime de jolis poèmes. Viens musique divine m’endormir du
sommeil éternel et si je dois encore me réveiller, viens
m’effleurer tendrement comme un baiser de ma mère.
O musique ! O magie ! O charmeuse de l’âme ! Tes sons harmonieux de douceur ou de flamme Font tomber à genoux au pied de tes autels Les sensibles mortels.
Car tu sais émouvoir les êtres de tout âge, Apaiser la fureur et consoler le sage Qui, soudain, sent l’espoir renaître en son esprit Quand ton chant lui sourit.
Pour les jeunes époux ta voix est triomphale. Prometteuse de joie intense et sans rivale. Le bonheur attendu, rêve mystérieux, Ensoleille leurs yeux.
Debussy sait charmer. Quand Massenet soupire L’art délicat de Hahn excelle à nous séduire. Chacun a son talent, subtil et raffiné, Langoureux, effréné.
Les scherzos de Chopin, ses célèbres Nocturnes Recèlent tout un monde aux esprits taciturnes. Toute la pureté des accords de Mozart Affirme le grand Art.
Sonate ou mélodie, ineffable mystère, Charment si bien le cœur qu’il n’est plus solitaire. La musique sait faire, ô pouvoir captivant! De ce mort un vivant.
Sublime attraction ! Si douce est sa maîtrise Que, plus en l’écoutant parfois l’âme se brise, Plus elle aime à goûter dans l’effroi des douleurs L’amertume des pleurs.
O secret de l’archet d’un violon qui pleure, D’une harpe dont l’âme en vibrant nous effleure Comme un baiser de rêve et de félicité: Gloire à votre beauté !
L’homme a su définir la puissance infinie Que l'Inspiration, pure sœur du Génie, Sait rendre salutaire au pauvre genre humain Qu’épouvante Demain.
O Musique idéale ! Animatrice exquise, Toi par qui l’espérance est vite reconquise, Puisses-tu me bercer d’un rythme sans pareil A mon dernier sommeil !
Au milieu de la nef aux ornements gothiques Des anges, en essaim, vers Dieu prennent l’essor. A travers les vitraux aux visages mystiques En cette fin du jour filtre un long rayon d’or. Une veilleuse tremble au fond d’un lampadaire Et le tiède rayon au sein du sanctuaire Évoque Murillo contemplant la beauté Du sublime tableau : « De Christ ressuscité. »
L’orgue vibre ; sa voix invisible a des ailes Et monte comme une âme aux gloires éternelles.
Au prélude arpégé d’une plainte en mineur Succède, en rythme pur, un andante rêveur. Le clair de lune à la forêt semble sourire Et la biche, soudain, tressaille aux sons des cors, Une harmonie exquise accompagne une lyre Et l’Ave Maria plane sur des accords. J’entends du rossignol, les roulades perlées Et la viole chante en larges envolées.
Une source qui jase au milieu des roseaux Met sa pédale douce aux accents des pipeaux.
J’écoute du troupeaux les clochettes lointaines Puis triste dans le glas, la basse du bourdon ; Dans le miséréré pleurent les voix humaines, Du Très-Haut, à genoux, implorant le pardon... Le fracas du tonnerre augmente dans l’orage, Des cris d’oiseaux craintifs meurent dans le jardin. En gamme chromatique un souffle enfle sa rage Et rythme avec entrain le tic-tac du moulin.
Le vent siffle et se plaint comme une voix qui pleure « Je songe aux miséreux sans pain et sans demeure. »
Puis le flot qui s’avance en galop d’escadron Au cœur met l’épouvante et fait pâlir le front. Et l’extase renaît dans la nature entière. Comme un encens divin s’élève une prière, C’est un hymne de foi qui chante en notre cœur, C’est l’hymne des chrétiens célébrant le Seigneur. L’ivresse du printemps passe dans les clarines, Le tambourin, la cornemuse et le hautbois. Les cloches, en rosaire, égrènent les matines Et la chanson des nids susurre dans le bois...
L’orgue vibre; sa voix invisible a des ailes Et monte comme une âme aux gloires éternelles.
Un violon gisait, abandonné, par terre, Poussiéreux, lamentable, en son coin solitaire. Un archet mutilé près de lui reposait, Et quiconque, en ces lieux, d’aventure passait, Pour l’instrument déchu n’avait qu’indifférence. Rares sont les passants qu’arrête la souffrance !...
Quelques-uns, par hasard, d’un geste curieux, Prenaient le violon triste et silencieux, Et promenant l’archet sur les cordes sans vie, N’en tiraient que des sons d’une amère ironie. Ils rejetaient alors, railleurs et dédaigneux, Le grotesque chanteur dans son coin poussiéreux, Et leur geste brutal, aux vieilles meurtrissures Ajoutait chaque fois de nouvelles blessures...
Un passant vit un jour le pauvre délaissé. Ce passant délicat, vers lui, s’étant baissé, Saisit le violon et d’une main légère, En bannit doucement la honteuse poussière; Aux cordes sans vigueur il rendit leur vertu, A l’inutile archet son usage perdu; Sa main, courant partout, active, et des plus sûres, Cherchait, trouvait, pansait chacune des blessures
Et des cordes enfin il rétablit l’accord...
Le violon gémit!.. C’est donc qu’il vit encor !.. Ses forces, en effet, bientôt lui sont rendues. Voyez l’archet courir, bondir ou s’arrêter : Entendez-vous, tremblant, le violon chanter?... Sous l’azur du ciel bleu sa voix harmonieuse S’élève, tour à tour, grave, tendre ou rieuse. La vie est reconquise et la divine voix Qui nous berce aujourd’hui, c’est celle d’autrefois!...
O voix du violon, abandonné par terre, Poussiéreux, lamentable, en ton coin solitaire...
Il est aussi parfois des cœurs silencieux Dont le chant ne sait plus s’élever jusqu’aux cieux. De pauvres cœurs meurtris par la rude souffrance, Que frôle seulement la froide indifférence... Quand nous les croiserons, au hasard du chemin, De leur saignante plaie approchons notre main.
Ainsi qu’au violon abandonné par terre, Poussiéreux, lamentable, en ton coin solitaire, Qui demeurait muet et que l’on croyait mort, Nous leur rendrons la vie : ils chanteront encor !...