MON CLOCHER NATAL
Pâtre aux yeux vigilants, vaillante sentinelle,
Veillant la nuit, le jour, un étrange troupeau ;
Sachant le réveiller sans cor et sans pipeau
Mais jouant sous l’azur divin ta ritournelle ;
Phare au fanal éteint, ayant garde éternelle
D’une mer où les bois sont des nefs au repos ;
Tour où le carillon égrène à tout propos
Quelque chanson plaintive, ou gaie ou solennelle.
J’évoque loin de toi ton dôme gracieux
Dont le sommet se tend comme un doigt vers les cieux,
Et tes cloches fêtant quelque réjouissance.
O mon clocher natal ! O toi qui dévoilas
Aux anges qui passaient, en plein ciel, ma naissance,
A l’heure de la mort, sonneras-tu mon glas ?
Joseph SERRES (octobre 1929)
Source BnF Gallica : l'Émulation française 1er mai 1929
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