BALLADE
A LA LOUANGE DE JEANNE D'ARC
Du ciel propice ayant compris les voix,
Jeanne embellit sa langue maternelle,
Et nul grand chef n’a mieux parlé françois
Que cet enfant du peuple qu’on appelle
La très vaillante et très bonne pucelle.
A la raison d’où naît la déraison
Qui justifie avec la trahison
L’orgueil du doute et la tristesse noire,
Elle infligea la plus forte leçon,
Elle incarna l’esprit de la victoire.
A Vaucouleurs qui veille au fond des bois,
Très vigilante et sombre sentinelle,
Elle ceignit le glaive et prit la croix
Pour sa croisade et sa geste immortelle
Où la foi brille, où la grâce ruisselle.
Elle assaillit hardiment le démon
Qui de la France eût effacé le nom,
Et libérant les cités de la Loire,
Menant à Reims son roi, bien qu’il dit non,
Elle incarna l’esprit de la victoire.
Le défaitisme ou brutal ou courtois,
Puissant fléau, sévissait autour d’elle.
On reniait la patrie aux abois.
Maint et maint cœur, vivante citadelle,
Capitulait honteux d’être infidèle.
Comme il fallait en payer la rançon
Avec du sang, non de l’or à foison.
Jeanne accomplit la tâche expiatoire,
Et triomphant jusque dans sa prison
Elle incarna l’esprit de la victoire.
On l’aime à Tours, on l’acclame à Chinon,
Et l’Armagnac se joint au Bourguignon
Pour célébrer aujourd’hui sa mémoire.
Du bûcher même émane un clair rayon :
Elle incarna l’esprit de la victoire.
Source BnF Gallica : L'Émulation française 1er juillet 1929
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