A LA CHANSON
Reviens, Chanson, ensoleiller la vie !
Reviens bercer l’idéal de nos cœurs !
Toi seule sais rester la douce amie,
Fidèle même en nos jours de douleurs.
Tous tes accents ont un charme suprême
Lorsque, vibrants, ils résonnent soudain.
Et si chacun très sincèrement t’aime
C’est que tu sais maîtriser le destin.
A l’incompris viens chanter l'espérance
Pour éclairer ses sombres lendemains.
Tu peux lui faire oublier sa souffrance
En dissipant l'ombre sur ses chemins.
L’unique but du plus humble poète
Est de semer mille fleurs sous nos pas.
Au nom du ciel ne reste point muette
Quand tant de maux nous guettent ici-bas.
Combien de fois la romance plaintive
Sut ranimer notre cerveau meurtri !
Elle distrait, elle entraîne et captive
Par la candeur d’un soupir attendri.
Notre âme alors sent repousser ses ailes
Pour s’élever au pays du rêveur,
Voir les sommets aux neiges éternelles
Où nous aimons rêver avec ferveur.
C’est en chantant l’illustre Marseillaise
Que nous avons détrôné les tyrans.
Grâce aux accents d’une chanson française
On nous a vu vaincre les conquérants.
Quand les canons faisaient trembler la terre,
Prêts à broyer le rêve en qui l’on croit,
La Marseillaise, ultime cri de guerre,
Fit triompher la Vaillance et le Droit.
Camille RAVET
Source BnF Gallica : l'Émulation française 1er janvier 1924

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