jeudi 11 juillet 2024

Pour me rendre à mon bureau

 

Pour me rendre à mon bureau est le titre d'une chanson de Jean Boyer de 1945. Les paroles et la musique sont de Jean Boyer. Interprète : Georges Tabet.

Pour me rendre à mon bureau, j'avais acheté une autoUne jolie traction avant qui filait comme le ventC'était en juillet 39, je me gonflais comme un bœufDans ma fierté de bourgeois d'avoir une voiture à moiMais vint septembre, et je pars pour la guerreHuit mois plus tard, en revenantRéquisition de ma onze chevaux légèreNein verboten provisoirement
 
Pour me rendre à mon bureau alors j'achète une motoUn joli vélomoteur faisant du quarante à l'heureÀ cheval sur mon teuf-teuf je me gonflais comme un bœufDans ma fierté de bourgeois de rentrer si vite chez moiElle ne consommait presque pas d'essenceMais presque pas, c'est encore tropVoilà qu'on me retire ma licenceJ'ai dû revendre ma moto
 
Pour me rendre à mon bureau alors j'achète un véloUn très joli tout nickelé avec une chaîne et deux clésMonté sur des pneus tout neufs je me gonflais comme un bœufDans ma fierté de bourgeois d'avoir un vélo à moiJ'en ai eu coup sur coup une douzaineOn me les volait périodiquementComme chacun d'eux valait le prix d'une CitroënJe fus ruiné très rapidement
 
Pour me rendre à mon bureau alors j'ai pris le métroÇa ne coûte pas très cher et il y fait chaud l'hiverAlma, Iéna et Marbœuf je me gonflais comme un bœufDans ma fierté de bourgeois de rentrer si vite chez moiHélas par économie de lumièreOn a fermé bien des stationsEt puis ce fut, ce fut la ligne toute entièreQu'on supprima sans rémission
 
Pour me rendre à mon bureau j'ai mis deux bons godillotsEt j'ai fait quatre fois par jour le trajet à pied aller-retourLes Tuileries, le Pont-Neuf je me gonflais comme un bœufFier de souffrir de mes cors pour un si joli décorHélas, bientôt, je n'aurai plus de godassesLe cordonnier ne ressemelle plusMais en homme prudent et perspicacePour l'avenir j'ai tout prévu
 
Je vais apprendre demain à me tenir sur les mainsJ'irai pas très vite bien sûr mais je n'userai plus de chaussuresJe verrai le monde de bas en haut c'est peut-être plus rigoloJe n'y perdrai rien par surcroîtIl est pas drôle à l'endroit

 

Chanté par Georges Tabet


Une interprétation flûte à bec ténor et piano


 
 
 

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