Jean-Philippe RAMEAU
Le plus grand musicien français du XVIIIème siècle naquit à Dijon le 25 septembre 1653. Il tenait de son père, organiste à Saint-Bénigne, de remarquables dispositions pour la musique à laquelle il se consacra exclusivement après quelques études scolaires. Lorsqu'il eut dix-huit ans, il fit, sur le conseil paternel, le voyage d'Italie, mais en revint bientôt peu enthousiasmé par la musique d'outre-monts. Pendant quelques années, nous voyons Jean-Philippe errer de ville en ville, d'abord violoniste dans une troupe italienne, puis organiste à Avignon, ensuite à Clermont d'Auvergne, enfin à Paris où il s'est fixé provisoirement en 1705. Il y prend des leçons d'harmonie et publie un premier livre de"Pièces de clavecin" qui passe inaperçu. Rameau quitte Paris, se retrouve à Dijon en 1709, puis à Lyon, à Lille, enfin de nouveau aux orgues de la cathédrale de Clermont vers 1720; il a déjà composé bien des oeuvres, mais presque toutes sont manuscrites et ne contribuent guère à le faire connaitre; par contre, il a médité sur les combinaisons sonores et, en 1722, il publie son célèbre "Traité de l'Harmonie" qui attire aussitôt l'attention sur lui; il rentre à Paris, définitivement en 1723, s'y marie en 1726 et, pendant longtemps encore, il vivra de son métier d'organiste, de quelques pièces en vaudevilles qu'il donne au Théâtre de la Foire, et de nombreuse leçons que lui attirent ses travaux théoriques; sa réputation s'établissait ainsi sans éclat lorsqu'il rencontre en la Pouplinière le mécène qui le met à même de tenter sa chance en lui ouvrant l'Opéra: en 1733, à cinquante ans, Rameau fait jouer son premier drame musical, "Hippolyte et Aricie", qui suscite un considérable mouvent de curiosité, suivi de querelles ardentes et sans fin entre les Ramistes et les Lullistes; mais l'élan était donné et, dès lors, Rameau produit jusque vers sa mort une série d'oeuvres lyriques, de ballets et de pastorales qui sont pour lui autant de triomphes; ses oeuvres de clavecin, ses compositions vocales religieuses, ses livres, sont entrainés dans cette ascension irrésistible et Jean-Philippe, s'il bataille jusqu'à son dernier jour et surtout au cours de la Querelle des Bouffons, pour ses idées théoriques, connaitra la vraie gloire et la plus haute autorité que puisse atteindre un musicien. En 1745, il reçoit le titre de Compositeur de la Musique de la Chambre et Louis XV lui octroie une pension; en 1761, sa ville natale l'exempte d'impôt en signe de considération; enfin, au début de 1764, le roi l'anoblit. Rameau décédait quelques mois plus tard, le 12 septembre 1764, et Paris lui fit des funérailles magnifiques.
Il laissait derrière lui une oeuvre inestimable et, par surcroit, l'exemple d'une volonté de fer, d'un travail acharné, et d'une probité artistique absolue.
Armand MACHABEY.
Edité par le Comité National de Propagande pour la Musique
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