Jean-Baptiste Lully (ou Giovanni Battista Lulli en italien) né le 28 novembre 1632 à Florence et mort le 22 mars 1687 à Paris (Paroisse de la Madeleine), est un compositeur et violoniste de la période baroque actif en France sous le règne de Louis XIV. Naturalisé français en 1661, il est nommé, la même année, surintendant de la musique du roi et l'année suivante maître de musique de la famille royale.
Par ses dons de musicien et d'organisateur comme de courtisan, voire d'intrigant, Lully domine la vie musicale en France à l'époque du Roi-Soleil. Il conçoit et organise plusieurs formes de musique : la tragédie en musique, le grand motet, l'ouverture à la française. Son influence s'exerce sur toute la musique européenne contemporaine. Des compositeurs éminents tels Henry Purcell, Georg Friedrich Haendel, Jean-Sébastien Bach ou Jean-Philippe Rameau lui sont redevables.
Courtisan habile jusqu'à l'opportunisme, et homme d'affaires avisé, il s'assure la protection du roi. Il devient compositeur de la chambre puis surintendant de la musique royale. Il écrit un ballet allégorique où le Soleil, brillant au centre de l'univers, se trouve entouré de planètes comme Louis XIV l'est de ses ministres.
Il est naturalisé français en 1661 et son nom s'orthographie Lully. Le 24 juillet 1662, il épouse à Paris, en l'église Saint-Eustache, Madeleine Lambert (1643-1720), fille de Michel Lambert et de Gabrielle Dupuy.
À partir de 1664, Lully travaille régulièrement avec Molière, qui le surnomme le paillard. Il crée ainsi la comédie-ballet, sans cependant renoncer aux ballets de cour. Les pièces de Molière sont alors une combinaison de comédies, de ballets et de chants : L'Amour médecin en 1665, la Pastorale comique en 1667, George Dandin en 1668, Monsieur de Pourceaugnac en 1669, Le Bourgeois gentilhomme et sa turquerie en 1670. Jusqu'à cette date, Lully est l'intime du dramaturge. À ce titre, il participe à un banquet resté célèbre. Cette étroite collaboration cesse en mars 1672, quand Lully rachète le privilège accordé en 1669 à Perrin, de l'Académie d'Opéra. Il obtient des lettres patentes interdisant à toute personne « de faire chanter aucune pièce entière en France, soit en vers françois ou autres langues, sans la permission par écrit dudit sieur Lully, à peine de dix mille livres d'amende, et de confiscation des théâtres, machines, décorations, habits… ». L'Académie d'Opéra prend dès lors, et jusqu'à la Révolution, le nom d'Académie royale de musique10 et s'installe dans la salle du jeu de paume rue de Vaugirard. À la demande de Lully, un décret d'avril 1672 restreint davantage les libertés de représentation en limitant le nombre de musiciens des formations musicales parisiennes.
En 1673, Lully compose sa première tragédie en musique (tragédie lyrique), Cadmus et Hermione, sur un livret de Philippe Quinault qui devient son librettiste attitré. Lully déloge les comédiens de Molière juste après la mort de ce dernier et installe l'Académie royale de musique en juillet 1673 dans l'aile droite du Palais-Cardinal (Palais Royal). Il fait agrandir la salle qui peut accueillir jusqu'à 3000 personnes.
Comblé d'honneurs et de richesses, il produit près d'une tragédie par an. Grâce à son monopole, il éclipse tous les compositeurs dramatiques de son époque (Marc-Antoine Charpentier, André Campra, Louis-Nicolas Clérambault). En 1681, il devient secrétaire du roi. Sa carrière atteint son apogée.
Bisexuel, Lully entretient des relations intimes avec des femmes comme avec des hommes. Vu leurs rapports privilégiés, Louis XIV ferme tout d'abord les yeux sur sa conduite. Mais sous l'influence de Madame de Maintenon, il tolère de moins en moins l'homosexualité, nommée alors « vice italien ».
En 1685 éclate un scandale. Lully a noué une liaison avec un jeune page de la Chapelle nommé Brunet. Le compositeur perd alors de son crédit auprès du roi. Ce dernier n'assiste pas aux représentations d’Armide en 1686. Quand Lully compose sa dernière œuvre Acis et Galatée, une pastorale en forme d'opéra, c'est au château d'Anet, devant le fils du roi, que l'œuvre est jouée le 6 septembre 1686.
Le 8 janvier 1687, son Te Deum doit être chanté pour la guérison du roi atteint d'une fistule anale, avec 150 musiciens. Lors d'une des répétitions, Lully s'emporte contre ses musiciens et se blesse un orteil avec le lourd bâton de direction dont on frappe alors le sol pour battre la mesure. Sa jambe ne tarde pas à s'infecter. Mais, danseur, il refuse l'amputation. La gangrène se propage au reste du corps et infecte en grande partie le cerveau.
Il meurt peu après, le 22 mars 1687, « âgé de 55 ans ou environ, dans sa maison de campagne située rue de la Magdelaine » à la Ville l'Évêque.
Trios pour le coucher du Roi - La jeune Iris